Les nouvelles technologies au service du Time is Money

Time is Money

Le rythme de la vie américaine n’a rien à voir avec l’Europe, en particulier avec la France ou l’Allemagne. La vie ici ne s’arrête jamais. Magasins ouverts 24 heures sur 24. Commande livrée le jour même. Livraison le dimanche. Welcome dans un pays où les nouvelles technologies sont au service d’une mentalité.

Le Time is Money américain

Je suis toujours stupéfiée par le dynamisme de la vie aux Etats-Unis. Notre club de gym ouvre le matin à 5:30 et ferme le soir à 22:30. Les week-ends sont un peu plus cool, mais seulement un peu. Ouverture à 6:00 le samedi et à 8:00 le dimanche. Les magasins sont ouverts 7 jours sur 7 et je regrette mes années tranquilles en Allemagne où le dimanche était encore le jour du Seigneur.

Les Etats-Unis célèbrent le retour de la livraison le jour même. Et je ne parle pas d’Amazon et de ses drônes. Honnêtement, je comprends les Américains. Depuis que je vis ici, le temps est devenu ma denrée rare. Pourtant je n’ai jamais manqué de coeur à l’ouvrage et mon rythme en Allemagne avec cinq enfants (en plus de mes trois enfants, ceux de mon mari vivaient avec nous) était très soutenu aussi. Mais ici ? Pire, 1000 fois pire. D’après une étude de l’OCDE, un Américain travaille en moyenne 400 heures de plus par an qu’un Allemand, et 300 heures de plus qu’un Français.

Un concept contagieux

J’ai gardé quelques clients en Allemagne : 6 heures de décalage horaire, en moins, par rapport à Washington. Quand ma journée commence, elle est déjà bien avancée à Francfort. A 5 h, quand tout le monde dort encore, je me mets la tête sous la couette pour lire mes emails et y répondre, ou pour faire ma liste pour la journée. Mon site internet et mon blog sont gérés par une société au Cameroun. Le décalage horaire est de – 5 heures. Le soir, je finis ma journée sur les réseaux sociaux : Twitter, Instagram, Linkedin, Xing. Je suis toujours en ligne, de 5h du matin à 23h le soir.

Habitant sur la côte Est, je me suis renseignée sur les habitudes côte Ouest. Idem. Le style vestimentaire est plus cool, mais la ponctualité et la notion que le temps, c’est de l’argent, sont là aussi des traits dominants dans le mode de vie. Etant moi même complètement fagocitée par le rythme américain, je me suis posée la question du pourquoi et comment se donner plus de temps ?

Le Time is money – pas seulement pour l’appât du gain

Le Time is money américain ne peut s’expliquer seulement par l’appât du gain. La motivation réelle, c’est le succès, la réussite et les efforts qui sont récompensés. L’argent n’est que la manifestation de la réussite. Avoir une belle maison, rouler en Mercedes, afficher des vêtements de marque chère, voyager première classe, les Américains en parlent pour montrer qu’ils ont réussi dans la vie. Cela gêne beaucoup les Européens, pour qui discrétion est de rigueur.

Les Etats-Unis sont un pays rude. Pas de climat tempéré mais des extrêmes météorologiques. Une nature adaptée à cette météo, j’en parlais dans mon post sur les emballages . Je ne vais pas faire ici un topo de la conquête des Etats-Unis, mais celle-ci s’est faite à la sueur du front et au sang des colons et pionniers. Leurs conditions de (sur)vie étaient particulièrement difficiles et seuls les plus persévérants et les plus habiles ont survécu. Dans le monde d’aujourd’hui, c’est devenu : travaille beaucoup et tes efforts seront récompensés.

Le Time is Money devient une monnaie négociable

Je trouve les Américains très pragmatiques. Si l’Allemagne est un pays où l’on forme des spécialistes, les Etats-Unis segmentent le monde du travail à l’extrême. Une femme de ménage ne fait pas les fenêtres. Le jardinier tondra la pelouse mais ne coupera pas les arbres. Bon, d’accord, il y a aussi les Handymen, ces hommes à tout faire, super bricoleurs qui prennent en charge ce que Monsieur ne sait plus faire, ou qu’il n’a pas le temps de faire.

Grâce aux nouvelles technologies, la monnaie “temps” devient négociable. La vie américaine est réglée à la minute près. Quelques exemples : nos amis américains ne restent jamais plus de deux heures à un dîner. Peu importe le lieu, l’occasion ou les autres invités. Pro du réseautage, ils ne passeront pas plus que quelques minutes à parler avec un inconnu. Quand ils sortent leur carte de visite, c’est le signe de la fin !  Le suivi se fera ensuite, via email et Linkedin. Encore un exemple, pour finir : la première fois que mon fils a été invité à un anniversaire, j’ai relu trois fois les détails : un dimanche, de 17h à 18h30. Oui, un dimanche, en fin d’après-midi et 90 minutes top chrono.

L’idée est de sous-traiter des tâches peu importantes pour se concentrer sur l’essentiel. Personnellement, j’ai deux priorités : mes enfants et mon business. Développer le second (RDV, conférence, délai…) se heurte souvent aux besoins des premiers (manger, école, sport…) et à mes propres besoins de passer des bons moments avec eux. Comment y arriver alors que le frigo est vide et que je dois faire partir un cadeau pour mon filleul ? Des start-ups américaines rendent le tout plus compatible.

Postmates, Shyp et Shipster viennent chercher a domicile vos paquets pour les envoyer. Je pourrais engager un assistant (en ligne) chez Fancy Hands et Tasks Everyday. Ses jobs ? Trouver un un cadeau d’anniversaire pour mon mari ou renégocier mon contrat de téléphone mobile. Pour vider et ranger nos derniers cartons de déménagement, je pourrais faire appel à Taskrabbit ou Agent Anything. Professionnellement, j’apprécie beaucoup Elance et Odesk où je cherche des pigistes pour faire mes infographies ou pour corriger mes textes anglais.

Un futur en Europe ?

Quel futur pour ces services en Europe ? Elance et Odesk ont certainement un futur. La pression coût sur les prestations pèse pour toute agence. Elles apprécieront d’avoir accès à du personnel qualifié et dans un cadre sécurisé (les paiements passent par Paypal sur le principe d’une avance bloquée et payable après satisfaction). La décision est facile à prendre aussi longtemps qu’on peut facturer plus à l’heure qu’on ne paye pour ce service.

Je suis plus dubitative pour les services domestiques. Il ne s’agit plus de déléguer des tâches que, techniquement, on ne pourrait pas faire soi-même, mais plutôt de s’acheter du temps… En Europe, le temps n’est pas encore de l’argent et j’espère que cela restera encore longtemps comme cela.

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